Xavier Piron fait partie de la cohorte de photographes qui suivent le hockey belge. Photographe professionnel, il n’a pas que le hockey comme spécialité. Découverte.
Xavier Piron vient d’une grande famille de hockey, les Goldberg. Son parrain Patrick, le papa de Philippe et John, l’a mis au hockey tout petit, alors qu’il avait 6 ans. Mais il n’accrochait. Ce n’est que bien des années plus tard qu’il rejoignait un ami au Primerose où il jouait pendant 2 ans avant de rejoindre les rangs du Beerschot pendant 3 saisons. Après avoir déménagé à Wavre, il abandonnait le stick tout en donnant des entraînement à la Rasante pendant 3 saisons. Dans le même temps, il rejoignait la brigade des photographes le long des terrains de hockey où il multipliait les photos les plus diverses en utilisant les objectifs les plus improbables et les techniques les plus spéciales.
Puis, il disparaissait… « Ca faisait un petit temps que je voulais partir. J’hésitais entre 3 pays que j’aime : USA, Australie et Nouvelle-Zélande. Je ne suis pas parti aux USA notamment pour leur sécurité sociale, et les actualités me montrent que j’ai bien fait ! Je me suis dit que la NZ était moins prisée que l’Australie et du coup, je me suis dirigé vers la NZ, un peu par facilité en me disant qu’il serait plus facile d’y trouver un travail. Je suis devenu astro-photographe. Pour pouvoir exercer cette profession, la qualité du ciel nocturne était la meilleure. »
Photographier les étoiles exige un ciel pur et dégagé. « Ca change toutes les semaines. Pour l’instant il fait noir à 18h, jusque 07h00. Je sors 2 heures avant le coucher de soleil. Vers 16h00 donc, pour sortir les télescopes et préparer tout le matériel, et au passage regarder le coucher de soleil sur le lac qui jouxte le site d’observation. Je dispose de deux montures équatoriales, un trépied qui prends un file d’étoiles (startrail) et deux télescopes (un grand et un petit). Donc 5 trépieds à mettre en place dont deux reliés à des ordinateurs qu’il faut brancher et « calibrer ». Ca prend du temps. »
Piron travaille pour une société qui offre des séances d’observation et de photographie du ciel. Un créneau très spécifique mais qui remporte un franc succès. « Je vais chercher les clients, ou un collègue me les dépose. On photographie pendant 3 heures environ.Souvent je dépasse l’heure, je n’ai pas une horloge dans le ventre ! Je travaille à la carte, il y a le choix ! Time-lapse, startrail, nébuleuses, galaxies, constellations, grand-angle, etc. Ensuite, je reste jusqu’au lever du soleil (s’il fait beau) pour photographier des cibles plus difficiles. »
Les photos de Xavier Piron sont d’une rare beauté. Un travail facile ? « Oui et non, tout dépend de la cible et du niveau de détail qu’on veut obtenir. Chaque objet du ciel est répertorié avec sa magnitude, donc sa brillance. Plus l’objet est brillant, plus il est facile de le voir et photographier. Il est plus facile de photographier une nébuleuse voisine à 1400 années-lumière qu’une galaxie à 50 millions d’années-lumière… Cela dépend aussi de sa position dans le ciel : plus l’objet est haut, moins, il y aura d’atmosphère. Certaines cibles sont trop basses pour avoir une photo de qualité, mais je les photographie tout de même pour ma collection personnelle. Il y a les aléas de la nature : vent, humidité, atmosphère, etc. Qu’on ne peut pas gérer. Il faut faire avec; certaines nuits, c’est excellent et d’autres nuits on ne sait rien y faire, même avec du bon matos. »
Et la Nouvelle-Zélande
« C’est un beau pays, mais je pense qu’on exagère parfois. Je pense que pour beaucoup de touristes, il y a un facteur de beauté au kilomètre ; plus on est loin de chez soi, plus la chose devient belle. On est loin, donc c’est beau. Certes, c’est magnifique, mais les Alpes chez nous n’ont rien à envier aux Alpes d’ici. Oui, on peut grimper sur des volcans ici, mais c’est sans oublier que chez nous, on a le Stromboli, l’Etna, le Vésuve. C’est joli, mais à mon sens, il n’y a rien qu’on ne trouve pas en Europe. Mais on y vient aussi pour la chaleur des habitants, l’ambiance très relax, la culture Maori, etc. Les paysages sont magnifiques, contrairement à chez nous c’est encore très sauvage par endroits, il y a une grande culture ‘Seigneur des anneaux’ aussi. Beaucoup de gens voient ici des dauphins ou des baleines pour la première fois de leur vie. On peut faire des choses incroyables ici. Et puis moi, je suis surtout là pour le ciel ! (rires) »
Le hockey
Xavier Prion est loin des clubs de hockey du pays. « J’habite dans un petit village au pied des montagnes. Pour aller à Auckland où j’ai photographié les quatre rencontres des Red Lions et des Red Panthers, j’ai du prendre un avion., donc même s’ils auraient besoin de moi ce n’est pas vraiment possible. Le club de hockey le plus proche est à une heure 15 de route. Finalement, je rentre chaque été en Belgique pour mon anniversaire en juin. Cette année, ça risque d’être compliqué, il n’y a plus de vol vers l’Europe. Mais je compte revenir au plus vite pour être près de ma famille. »